Pour une Démocratie Nouvelle (partie 2)

Delaunay a raison de remettre sur le tapis l'histoire de cette « dictature ». Pour ma part, j'étais jeune, je connaissais Marx bien moins que maintenant, je me suis abstenu, même si au détour d'une réunion électorale (« je ne savais pas que vous étiez pour la dictature m'a envoyé un maire de droite.. »), j'avai perçu que résultat politique de cette manip ne pouvait pas être mirobolant. Mais c'était quoi cette manipulation idéologique ?
Depuis 74 (Mitterand candidat commun de la gauche), le PS capitalise plus que le PC dans les élections, et surtout sur le thème de la liberté. Pour contrer cette tendance le BP lance, à la télé (Marchais), et dans l'Huma, dans le cadre de la préparation du 22° congrès, une campagne visant à rayer le concept de « dictature du prolétariat » du programme communiste. Un débat, virulent, à sens unique, s'engage, où, bien sûr la direction ne peut être battue, où donc, toutes les ficelles du « centralisme démocratique » sont dans des mains sûres (Juquin en particulier).
Personne pour noter les évolutions du mot « dictature » depuis 1875 (critique du programme de Gotha), personne pour expliquer que, pour Marx et Engels, c'est l'antithèse de la « dictature de la bourgeoisie », personne pour affirmer la priorisation de intérêts du prolétariat en cas de révolution. Par contre, que de monde pour reparler de Kroutchev, de son rapport sur Staline et sa vision de la « dictature du prolétariat qui s'aiguise au fur et à mesure que le socialisme avance.... » Avec comme corollaire, pourtant évident, dans pas mal de têtes, et bien au delà du parti : Marx serait donc impliqué dans les crimes de Staline....qui voit ainsi sa responsabilité atténuée.
Dans le parti cette polémique a eu des effets pervers, division, prise de distance par rapport à Marx, mais la leçon est indéniable : on ne joue pas impunément avec les concepts marxistes, surtout pour des manips politique de circonstances
Si, évidemment, je pense qu'il serait ridicule de rallumer maintenant cette polémique, le retour de Marx, dans le public, doit être mis à profit pour reparler, sans passion excessive, mais en toute objectivité, de la dictature du prolétariat. Ne serait-ce que pour mieux comprendre ce qui se passe au Vénézuela....et ailleurs !

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