Le patronat et ses hommes de main, la droite au pouvoir, 
sont aux abois. La mobilisation contre la loi chargée de 
casser les retraites par répartition s’élargit. Il faut dire 
que malgré toutes les tentatives de division, jeunes 
contre retraités, fonctionnaires contre salariés du privé, 
français contre immigrés, actifs contre chômeurs, et 
malgré l’intense désinformation sur les objectifs de cette 
guerre contre les retraites, les travailleurs ont montré le 
7 septembre dernier une mobilisation sans précédent.
Le pouvoir tente de passer en force
Devant le rejet populaire, les députés UMP ont voté le 
projet de loi en abrégeant au maximum les débats. En 
effet, il reste un peu moins de 2 ans au gouvernement 
pour finir son sale boulot : détruire le système social 
hérité de la Libération. Il veut faire de la fin de la retraite 
à 60 ans une défaite historique des travailleurs et faire 
régner la loi de fer du capitalisme. Depuis des décennies, 
ce serait la première fois que la durée de vie au travail 
serait officiellement rallongée, alors que la productivité a 
augmenté de manière considérable et que l’on peut 
satisfaire les besoins avec beaucoup moins d’heures 
travaillées. Mais dans sa hâte, le pouvoir montre une 
certaine fébrilité. Il sent que le peuple de France peut au 
contraire infliger un coup d’arrêt à sa politique de 
régression, de recul de civilisation.
Faire abroger la loi, c’est possible !
Rien n’est perdu. Tout va dépendre de l’amplification de 
nos luttes et du rassemblement populaire. Souvenons 
nous du CPE pourtant voté par l’assemblée nationale et 
qui a dû être ensuite abandonné face à la déferlante 
populaire. La participation massive des lycéens, des 
étudiants, des jeunes des cités avait fait basculer le 
rapport des forces et avait conduit à la capitulation du 
pouvoir. C’est donc en élargissant le mouvement et en 
intensifiant nos actions que nous pourrons y arriver. 
Souvenons-nous de la mobilisation de 1995, de la 
paralysie du pays et du « Tous ensembles » devenu une 
référence, qui ont permis de faire passer à la trappe la 
réforme Juppé sur les retraites.
La retraite par répartition est le meilleur système !
Dans le système hérité de la Libération et du ministre communiste Ambroise Croizat, les retraites 
sont directement payées sur les richesses nationales produites pendant l’année, à savoir le PIB 
(Produit Intérieur Brut) : c’est un salaire indirect obtenu grâce aux actifs qui, eux, touchent un 
salaire direct. Ainsi, la retraite n’est pas la contrepartie des cotisations passées, mais la 
continuation du salaire financé par des cotisations actuelles. Les retraites sont donc garanties par 
ce système car fonction des richesses produites par le pays.
Le reste du PIB qui n’est pas affecté aux salaires, aux retraites et à la Sécurité sociale, c’est ce 
qu’on appelle la valeur ajoutée ou la plus-value qui est à l’origine du profit capitaliste (dividendes, 
intérêts…). L’enjeu pour le pouvoir actuel est donc de faire diminuer la partie qui revient aux 
travailleurs pour faire augmenter les 
profits.
Or de 1982 à 2007, la part des 
salaires dans les richesses produites a 
perdu 8 points, environ 120 à 180 
Mds d’euros par an. L’enjeu essentiel 
de la lutte des classes se situe entre 
la part des salaires et celle des 
profits. C’est celui de la bataille pour 
les retraites.
 
Dans le système que les capitalistes 
veulent nous imposer, la référence au salaire disparaîtrait pour un système de prévoyance 
individuelle, d’épargne obligatoire garantie par l’Etat, constituant le premier pilier. Mais comme cela 
serait insuffisant, le deuxième pilier serait constitué par de l’épargne financière dont on sait la 
volatilité. A l’opposé, la retraite par répartition, c’est un début de socialisme !
Pour renforcer la retraite, il y a des solutions !
– Abroger la loi Balladur de 1993 (passage au calcul sur les 25 
meilleures années) et la loi Fillon de 2003, supprimer l’indexation 
des pensions sur le taux officiel d’inflation (Seguin, 1987) et les 
réindexer sur les salaires : ces mesures ont amené une régression 
considérable du montant de la pension (passage du remplacement 
du dernier salaire de 84% à 66% dans le privé). Elles n’ont pourtant 
jamais été remises en cause par le PS. 
– Mener une véritable politique de l’emploi : 1 million de chômeurs 
en moins, c’est 5 milliards d’euros de cotisations sociales en plus. 
– Augmenter les salaires, mettre fin aux exonérations de cotisations 
patronales, c’est apporter des milliards aux caisses de retraite. 
– Débloquer le gel des cotisations retraites en augmentant les 
cotisations patronales (4,5 points suffisent pour équilibrer le régime 
jusqu’en 2020). Le système du salaire indirect fonctionne : la 
taxation des revenus financiers n’est pas une solution car les 
patrons feront toujours payer cette taxe dans les prix pour préserver 
leur profit !
Cela doit permettre : 
– D’assurer la consolidation de la retraite à 60 ans et d’aller vers une 
diminution de l’âge de départ. L’espérance de vie en bonne santé est 
de 63,5 ans, 60 ans c’est déjà trop ! 
– Qu’il n’y ait pas une pension inférieure à 1500 € net par mois. 
– De prendre en compte la pénibilité avec départ maximum à 55 ans. 
– De prendre en compte les années de chômage et d’étude.
 
  « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte de classes »
		
			« l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte de classes »		
			
 (2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler
(2002) Lenin (requiem), texte de B. Brecht, musique de H. Eisler
			