Voici les affiches incriminées : il ne s’agit de rien d’autre que de dessins relèvant de la classique caricature politique, tels qu’on en trouve régulièrement dans les colonnes de la presse française et internationale.
Le ridicule des accusations pourrait prêter à sourire si cette affaire, loin d’être une bavure exceptionnelle, n’était de fait significative du dépeçage accéléré des libertés collectives et individuelles auxquelles se livre avec frénésie le pouvoir sarkoziste, reniant allègrement les principes élémentaires de la légalité républicaine. Chasse aux nomades, stigmatisation des immigrés, déploiement de forces policières démesurées à la moindre manifestation, atteinte au droit d’expression... Jusqu’où iront-ils ?
Soyons vigilants : la défense des libertés concerne chaque citoyen. En témoignent ces mots redoutables écrits en 1941 par le pasteur protestant allemand Martin Niemöller, alors qu’il était interné au camp de concentration de Dachau :
" Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes,
Je me suis tu, je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs,
Je me suis tu, je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester."
Floriane Benoït
MISE A JOUR DU 4 AOUT :
Convoqués hier à l’Hôtel de police de Grenoble, les trois jeunes militants de la JC ont été informés qu’il ne ferait pas l’objet de poursuites judiciaires. En fait le parquet a considéré que leur arrestation comme leur garde à vue étaient totalement illégales.
La quarantaine de militants communistes, de syndicalistes CGT et de jeunes communistes qui s’étaient mobilisés pour apporter leur soutien ont salué cette décision de la justice avec des applaudissements nourris et en chantant l’Internationale