Journaliste :
Merci M. le Président de bien vouloir me donner la parole.
Pourquoi la Russie n’a-t-elle pas apporté à l’Iran un soutien aussi clair, immédiat et massif que celui que les États-Unis ont apporté à Israël ? Est-ce une divergence d’intérêt, un choix stratégique ou une volonté d’éviter une escalade directe avec l’Occident ?
Certains observateurs s’interrogent sur cette retenue, alors même que la Russie et l’Iran se présentent comme des partenaires stratégiques face à l’unilatéralisme occidental.
Vladimir Poutine
Votre question est pertinente. Et elle mérite une réponse claire.
Vous me demandez pourquoi la Russie n’a pas apporté à l’Iran un soutien aussi visible, aussi bruyant que celui que les États-Unis ont offert à Israël.
La Russie n’agit pas pour l’image. La Russie agit pour l’équilibre.
Et surtout, l’Iran n’est pas Israël.Israël est une puissance militaire, oui, mais une puissance qui dépend entièrement de l’aide américaine. Sans Washington, pas de bouclier antimissile, pas de soutien logistique, pas de couverture diplomatique. L’Iran, c’est tout le contraire.
L’Iran est une puissance autonome, souveraine, avec une armée construite pour l’endurance et la riposte. Pendant 12 jours, le monde entier a vu la démonstration de cette force. Des missiles balistiques, hypersoniques, des drones, des frappes de précision.
L’Iran n’a pas simplement encaissé, il a riposté avec puissance. Et cette riposte, elle s’est faite sans besoin de demander la permission à quiconque.Cela ne veut pas dire que la Russie est restée passive. Bien au contraire, nous avons apporté notre soutien sur le plan diplomatique en bloquant les manœuvres hostiles à l’ONU.
Sur le plan militaire, en partageant des systèmes de brouillage, du renseignement et en renforçant la défense iranienne par des moyens discrets.
Tout cela sans apparaître sur le radar de ceux qui cherchent une guerre mondiale.Mais le moment décisif, c’est celui-ci, lorsque Donald Trump a compris que l’Iran tiendrait. Et lorsque la Russie a envoyé un message clair, si Israël va plus loin, si l’Iran est frappé dans ses fondements, alors nous ne resterons pas silencieux. Ce jour-là, ce n’est pas l’armée américaine qui a arrêté Netanyahou. C’est la peur d’une riposte russe. C’est l’équilibre imposé par Moscou.
Et ce fut suffisant pour que Washington impose, en urgence, un cessez-le-feu.
Pourquoi ne pas s’afficher comme les Américains ? Parce que nous ne faisons pas de la politique spectacle. Nous ne cherchons pas à impressionner les médias. Nous cherchons à empêcher l’embrasement du monde.
Une implication militaire directe aurait été un cadeau pour l’OTAN. Elle aurait ouvert la porte à des frappes contre la Syrie, contre nos bases, à une escalade incontrôlable.
Et je ne suis pas président pour satisfaire l’émotion. Je suis là pour préserver la stabilité, même quand elle exige la patience, même quand elle exige le silence.
Ce que nous construisons avec l’Iran, avec la Chine, avec d’autres puissances souveraines, ce n’est pas une alliance d’opportunités. C’est un ordre mondial nouveau, multipolaire, résilient. Un monde où aucune nation n’a le droit d’écraser les autres sans conséquence.
Alors oui, vous n’avez pas vu nos soldats. Mais vous avez vu les résultats. Israël a reculé. Les États-Unis ont hésité. Et l’Iran, lui, est resté debout. Parce qu’il est puissant. Et parce qu’il sait qu’il n’est pas seul.
La Russie n’a pas crié. Elle a pesé. Et parfois, ce n’est pas celui qui parle le plus fort qui est le plus dangereux. C’est celui dont le silence fait trembler les calculs des autres.
Si vous partagez cette vision, si vous refusez la manipulation et la guerre par procuration, alors partagez cette vidéo. Faites entendre une autre voix, une voix souveraine, une voix libre.