Les problèmes posés par la régularisation massive des sans-papiers

, par  chrib

Le 26 juillet 2012 à 01:09, par chrib En réponse à : Les problèmes posés par la régularisation massive des sans-papiers

L’angélisme n’est plus de mise ; on a bien compris qu’il serait fou d’accueillir toute la misère du monde quand les ressources s’amenuisent globalement, et que nos élites (et leurs larbins) entendent se goberger de plus belle jusqu’à la fin. Je sais aussi que ce sont de bons résistants qui ont, dès la victoire contre le nazisme, réprimé des algériens ou des malgaches qui avaient le tort de demander leur dû.
Mais il est désagréable que vous vous dispensiez d’argumenter avec votre phrase :
« Il est clair que la régularisation massive des sans-papiers crée un appel d’air ».
Clair, vraiment ? On reconnaît derrière ce postulat le karcher d’un sarko (ou pire) : l’idée de nous réserver les richesses du monde à nous, les riches des pays riches, en en excluant les salauds-de-pauvres-avides-de-notre-confort-et-de-notre-sécu. Si "tout le monde le pense", ce n’est pas une pensée de gauche. Bon alors, pourquoi pas, mais qu’on dise aussi :
« Il est clair que l’exploitation massive du Tiers-Monde par l’occident y crée un manque d’air ».
Depuis les magouilles genre Françafrique sur les ressources minières, jusqu’à la bienfaisance malencontreuse des envois de fripes ou de céréales, qui de fait dézinguent l’activité locale via concurrence imbattable et subventionnée, nos pays ont exporté la crise. Les cultures d’OGM (en particulier pour le pétrole « vert » !), celle de produits destinés exclusivement à l’exportation sur les meilleures terres, le gel non souhaité de vastes zones déclarées puits à CO2, etc. contribuent à appauvrir les pays pauvres, de même que la honteuse "dette" dont nous sommes maintenant encombrés aussi en Europe. Pendant ce temps, nos touristes, nos entrepreneurs et nos militaires continuent leurs transhumances et aventures exotiques : immunisés de tout "appel d’air" ?

Une autre de vos maximes raisonnables me hérisse :
« ceux qui travaillent au noir, ou qui ne travaillent pas, et n’entrent pas dans les conditions énoncées plus haut (études, asile, santé, raisons familiales) n’ont aucune raison de voir leur situation régularisée ».
Alors les partageux sont bien oubliés, et les européens vieux, ou malades, ou chômeurs évidemment de plus en plus nombreux … peuvent s’attendre à crever bientôt, si les maximes raisonnables de cet acabit sous-tendent l’idéal de la gauche aussi. Car des moins méritants, on en trouvera d’autres ici, quand tous ces "salauds d’étrangers" seront évacués ! Très peu de gens quittent volontiers leur pays : que la raison du départ soit économique, politique, religieuse ou autre n’y fait rien : ils manquent d’air sur leur terre natale, et notre "civilisation supérieure" n’y est pas pour rien.
N’oublions pas que les nazis (et leurs contemporains français) ont enfermé et zigouillé aussi des homos, des malades, des communistes...

Sur ces deux phrases, je suis sûrement trop irréaliste, donneur de leçons, au point Godwin avec la mention du nazisme ? Sauf que cultiver des utopies (déraisonnables) aide à repousser la culture d’exclusion voire génocidaire, errement trop humains. Et cela n’empêche pas de combattre le capitalisme.

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