Qui donc peut croire encore que l’Huma-Dimanche et aussi l’Huma quotidienne restent l’expression même édulcorée des idées et idéaux communistes ? Il y a désormais dans ce qui fut notre presse une forte coloration social-démocrate et une très grande rareté de l’expression des Communistes qui défendent toujours l’idée combative , aujourd’hui subversive et toute simple de la lutte des classes.
L’Humanité n’est plus une presse militante qui puisse être encore défendue par ses lecteurs pour ce qu’elle devrait être : un outil d’éducation populaire, utilisé comme arme contre nos exploiteurs.
L’Huma n’est plus une gêne pour eux, elle s’est « normalisée » il n’est pas étonnant dans ce cas qu’elle décline comme le reste de la presse écrite.
Voilà ce que des messieurs en quête de reconnaissance (bourgeoise) ont fait de cette presse qui a désormais perdu ses soutiens populaires.
Que les camarades se réveillent enfin, la France de Jean Ferrat, celle...Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche,
A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain...« ne se reconnaît plus dans ce qu’on lui propose aujourd’hui comme »lendemains qui chantent" une intégration à l’UE toujours plus poussée dans le seul cadre viable de cette construction capitalistique : l’exploitation de plus en plus féroce de ses prolétaires, avec à sa tête une BCE qu’on aimerait repeinte de rose.
Le dessin de Charb n’est pas plus grave que les éditoriaux « apolitiques de Gôche » de son directeur accessoirement député européen et les billets illisiblement réformistes d’un tout nouveau Conseiller d’Etat, ancien négociateur CGT sur les retraites.
Lecteur attentif de l’Huma, j’ai remarqué que « mon » journal et mon Parti se sont mis à « reparler » sans en débattre, de Capitalisme et de lutte des classes quand les ouvriers sidérurgistes de Florange (les sidérurgistes belges ont fait de même) se sont mis à revendiquer...la « Nationalisation » autre gros mot dont n’usait plus depuis longtemps le PCF...Et puis il y a eu la « normalisation mittalienne » : licenciements et fermeture, une poignée de cacahuettes hollandaises puis un fumet de trahison, pardon de reconversion, une promotion sociale spectaculaire à la Chérèco-Notalienne. Nous attendons d’autres récompenses pour des « grands » de chez nous qui auront mérité de l’oligarchie qu’ils ont tant fréquentée.
Après tout cela, on se lamente à longueur de colonne dans l’Huma sur la rose flétrie qui a perdu ses pétales et dont il ne reste que le « gratte-cul. »
Le dessin de Charb montre soit une absence cruelle de culture républicaine de gauche, soit une authentique culture libérale de Droite, dans les deux cas on peut chercher dans l’Huma ce qui pourrait contredire ce conformisme mou, en un mot commercial, dans lequel se noient toutes les aspérités de la vie et les idées : après tout, pourquoi l’Huma se gênerait, nous avons bien une liste socialiste de très large « union nationale » dans le berceau même, très fort sym,bole de notre révolution et de tant de luttes ouvrières.
Mais là encore que valent les symboles quand nous dit-on, Paris est désormais majoritairement peuplé de Bobos quand le Parti lui-même ne s’adresse plus à ceux dont il a tiré si longtemps la légitimité de son existence : les prolétaires.