Laurent Brun : repenser la question de la sécurité

, par  Francis

Le 24 mai 2021 à 13:40, par Francis En réponse à : Laurent Brun : repenser la question de la sécurité

http://descartes-blog.fr/2021/05/24/le-pcf-fait-sa-revolution/
Voici un extrait de l’article excellent publié sur le blog Descartes que vous pouvez publier en entier :
Pour 2022, le PCF semble avoir tiré les conclusions qui s’imposent. Le texte est on ne peut plus explicite : « (…) nous décidons de proposer à notre peuple une candidature communiste ». Et tous les amendements proposés – soit pour retarder la décision, soit pour modifier le texte – ont été largement rejetés.
Quelle importance, me direz-vous ? Avec leurs débats, leurs textes et leurs votes, les communistes sont-ils autre chose qu’une secte de dinosaures pratiquant des rituels oubliés de tous et qui ont perdu leur sens ? Avec de la chance, le candidat communiste fera un score à un chiffre. Pour aller plus loin, il faudrait au PCF reconquérir l’électorat populaire et donc, pour reprendre la formule consacrée, de partir de ce que ces couches sociales ont dans la tête. Quand on lit dans le texte proposé à la Conférence nationale que « les défis à relever appellent de profondes ruptures. La France a besoin d’une grande révolution démocratique, faite d’avancées décisives, de conquêtes de pouvoirs faisant reculer toutes les dominations sur nos vies et nos libertés : celles du capital, du patriarcat, du racisme, des LGBTI-phobies… », on se dit que ce n’est pas demain la veille que le PCF va reconquérir l’électorat populaire. Le communiste de cœur que je suis a envie de pleurer en voyant la « domination du capital » mise au même niveau que les « LGBTI-phobies » ou le « patriarcat ». Un énorme chemin reste à parcourir pour que le PCF redevienne un parti portant les intérêts des couches populaires. Mais on peut se réjouir de voir que le PCF a au moins réussi à préserver son capital institutionnel, la culture procédurale si essentielle pour qu’il y ait un véritable débat démocratique. Pour que le débat politique existe, il faut des enceintes institutionnelles, et une confiance que ce qui est dit dans ces enceintes a un effet sur la réalité. Le contraste avec les « conventions » organisées avec pour seul but de faire tamponner des décisions prises par le Grand Dirigeant – et que celui-ci peut ensuite changer selon son bon plaisir d’ailleurs – sont des exercices de communication, pas de débat.
Bien sûr, la décision des communistes de présenter un candidat donnera lieu aux critiques acerbes de tous ceux qui, à l’extérieur du PCF mais aussi à l’intérieur – où cette ligne peut compter sur les solides cohortes des « bébés-Hue » enkystés dans l’appareil – en sont restés au rêve d’intégration de l’ensemble des organisations de la « gauche radicale » pour donner naissance à une organisation unique, capable dans leur imagination de conquérir le pouvoir. Ce sont les mêmes qui, après le fiasco de la liste « Bouge l’Europe ! » et des « comités antilibéraux » en 2007, ont organisé dans le cadre du Front de Gauche l’OPA ratée de Jean-Luc Mélenchon sur le PCF, et qui en 2017 ont obtenu l’effacement du PCF aux élections présidentielles, cédant à Mélenchon le leadership de fait de la « gauche radicale ».Le choix d’une candidature communiste est d’autant plus logique que la « gauche radicale » a de toute évidence l’élection perdue. Non pas parce que le système électoral serait injuste ou parce que les médias sont méchants, mais parce qu’elle n’a pas de base sociologique permettant de rêver à la victoire. Qui a intérêt aujourd’hui à amener un candidat de la « gauche radicale » à l’Elysée ? Pas les couches populaires, puisque la « gauche radicale » ne porte plus et cela depuis longtemps les préoccupations et les intérêts de ces couches sociales, et l’a largement démontré à chacune de ses participations au pouvoir depuis les années 1990. Pas les classes intermédiaires dans leur ensemble, qui se trouvent fort bien servies par les politiques mises en œuvre par les gouvernements qui, de Hollande à Macron, se sont succédés ces dernières années. La « gauche radicale » ne peut compter que sur certains secteurs des classes intermédiaires, qui par affinité intellectuelle se donnent un petit frisson « révolutionnaire » en montrant leur cul en attendant de devenir notaires.

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